Le rock progressif apparait au début des années 70, principalement en Angleterre, après la révolution psychédélique. Il est le fruit d'une remise en question des schémas en usage (prédominance de la voix, forme couplet/refrain, etc) et accorde une large place à la dimension instrumentale et à la structuration des morceaux sur le modèle compositionnel des musiques savantes. Cela l'oblige à une certaine complexité du vocabulaire, une exigence d'écoute de la part de l'auditeur, et bien sûr une certaine virtuosité instrumentale, partagée par tout le groupe. "Le rock progressif est un art fonciérement pluriel- collégial et égalitaire. En cela il porte indéniablement la marque des grandes utopies de l'époque qui l'a vu naître" Aymeric Leroy "Rock Progressif", le mot et le reste, 2011

Le rock psychédélique, d'abord californien (Grateful, Dead, Jefferson Airplane, etc) va s'insinuer dans toute la production musicale dite "rock" de la fin des années soixante et cela va constituer un bouleversement dans la façon d'appréhender le rock " Le rock, vecteur de lubricité adolescente ou de rébellion juvénile, se révèle soudain, repeint aux couleurs chatoyantes du psychédélisme, comme un formidable creuset stylistique (...) les paroles ineptes , les constructions musicales rudimentaires et la médiocrité instrumentale ne sont plus des fatalités" Aymeric Leroy in "Rock Progressif", le mot et le reste, 2011

Ensuite on parle de Krautrock (en Allemagne, rock investi de sonorités électroniques) de Zeuhl (en France: Magma, Art Zoyd) de Rock Symphonique (certains groupes reprennent volontiers le répertoire classique à la sauce rock) et bien sûr de le Rock progressif. Ce dernier terme s'applique autant à des groupes à tendance folk, que à d'autres plus résolument tournés vers un rock heavy, métal ou encore certains recherches qu'on serait tenté d'associer à la musique contemporaine ou au jazz...

On présente ici les groupes les plus connus et les plus marquants de cette période. Ils sont tous quelque peu novateurs mais pas forcément "rock progressif"; on y trouve des réminiscences du psychédélisme assez nombreuses (improvisations, influence du free jazz), des "oeuvres collage" (avec présence d'orchestre classique par exemple), et une pointe de jazz rock...

Les autres sont compilés dans les pages #2 et #3

L'école de Canterbury (The Canterbury Scene) regroupe plusieurs artistes de rock progressif et psychédélique (et jazz rock) anglais de la fin des années 1960 et du début des années 1970.

Canterbury est une ville universitaire: de nombreux jeunes gens s'y croisent et échangent leurs idées. Le rock prog. de l'école de Canterbury est caractérisé par une influence du psychédélisme, un goût pour l'improvisation (influence du jazz), et une démarche poétique proche du dadaïsme et du surréalisme:  un style qui s'étendra bien au delà de la ville de Canterbury, car d'autres groupes en Allemagne, en Italie et au Japon sont également classés comme appartenant à cette tendance.

Les principaux protagonistes de cette tendance rock prog. sont Kevin Ayers, Robert Wyatt, David Aellen, Steve Hillage. ou encore Henry Cow. On les retrouve passant d'un groupe à l'autre.

Voir aussi DragonJazz.com