POLYPHONIE MEDIEVALE

Le terme polyphonie vient de poly, plusieurs, et phonê, sons.

Mais il faut comprendre "plusieurs sons différents ensemble".

Plusieurs voix possédant leurs mélodies propres vont se superposer.

L'art gothique s'exprime, entre autres, par une exaltation de la lumière et de la verticalité que permettent les nouvelles techniques de construction.

La musique polyphonique médiévale peut ainsi se comprendre comme une architecture sonore qui s'élève vers Dieu.

L'épanouissement du chant polyphonique est également à mettre en rapport avec l'art de l'enluminure des manuscrits.


Improvisation

Le chant à plusieurs voix semble attesté en Occident depuis le VIIe siècle au moins, donc bien avant que n’apparaissent, vers la fin du XIe siècle, les premières notations polyphoniques. La pratique du chant polyphonique est d'abord improvisée par les chantres qui tentent ainsi de donner plus de relief à certains fêtes importantes (Noël et Pâques). L'improvisation collective est d'ailleurs attestée par de nombreux documents, et on sait aussi que bien avant le IXème s. certains chantres avaient pour fonction de réaliser une deuxième voix en l'improvisant lors de certains offices.

Ce n’est toutefois qu’à partir du IXe siècle qu’il devient possible d’identifier les procédés qui régissent ces pratiques.

On doit la description de ces procédés à l’effort considérable depuis la seconde moitié du IXe siècle pour la construction d’une théorie de la musique: deux traités – la Musica enchiriadis (vers 890) et le Micrologus de Guy d’Arezzo (vers 1025) – rendent compte du chant polyphonique.